Always against England

Mes muscles auront senti cette semaine passer. Depuis la petite, mais néanmoins réjouissante défaite de samedi dernier (19-12) contre Xiamen, je me veux affuté physiquement. Alors les séances de course, sprint, kick s’enchainent. Endorphine, retrouver mon corps et mon esprit. Je pense de plus en plus rugby, et je m’en porte bien.

Alors hier soir, en tant que « full back » titulaire et potentiel « scrum-half », avec la ligne de trois quarts des Harlequins, nous avons fait nos gammes. Des combinaisons aux consonances étranges pour les néophytes, ce n’en ai pas moins compliqué pour moi, unique français dans cette ligne d’arrières presque exclusivement anglaise. I don’t care, nous parlons le même la ngage, celui du rugby. Même si les mots me semblent étranges, je trouve vite mes marques dès que le ballon est en mouvement. Je suis sur un parking avec 4 anglais, préparant les combis du week-end prochain ; dans une vie de rugbyman, ça a beaucoup de sens.

2 h avant le coup d’envoi England – Australia, ils sont prêts les anglais, prêt à savourer le jeu autour d’une bière. Le rendez-vous est pris.

Il y a bien une règle universelle dans le monde du rugby ; lors des diverses compétitions, coupe du monde ou plus fréquemment les 6 nations, il y a bien une règle tacite, une : toujours contre l’Angleterre. Gallois, Ecossais, Irlandais, nous nous retrouvons, always against England. Même si j’aime cette équipe du XV de la rose, mon esprit provocateur et cette communion anglophobe m’inicitent à parier pour les Wallabies, alors que mes amis Anglais s’échauffent sur ma gauche. Rediffusion du match contre les Fidji, puis enfin le kick-off.

Comment vous expliquer leur décomposition à la fin du coup de sifflet final, deux essais refusés par un arbitre français, ils l’ont senti passer.

Avec nos Anglais, nous nous retrouvons, « always against France » m’ont-ils dis.

Voilà pourquoi le rugby est magnifique, pour cette confrontation permanente et amicale de nos deux pays, entre les pays ; ce pari des nations entre elles sur le prochain vainqueur, la fierté qu’inspire chaque équipe à chaque étranger. Des horizons si différents, des modes de jeu si différents, et pourtant nous nous retrouvons ensemble, sur le terrain, au pub, des plus rodés aux jeunots comme moi, nous partageons un unique amour, celui du jeu, celui du rugby.