Zhejiang university ou la fourmilière

Arriver dans un univers nouveau, c’est comme découvrir une nouvelle planète. Chaque pas prend un sens nouveau, chaque mouvement est une nouveauté. L’environnement n’est pas familier, il faut un temps d’adaptation au spationaute-voyageur pour s’adapter aux nouvelles règles de pesanteur. Le temps n’est plus le même, les jours s’allongent et se rétractent, le ciel n’est jamais bleu ; ici est une nouvelle dimension.

Pourtant la planète Chine sur laquelle j’ai atterri n’est pas inhospitalière. J’y ai un logement avec un coloc coréen, une vue imprenable sur mon supermarché et mon cyber café, un portable rempli de numéros de rencontres impromptues, un superbe vélo, et un campus de malade.

Voilà pourquoi je suis sur une autre planète. Comme à Rouen, l’université de Zhejiang est repartie dans toute la ville, la seule différence est la taille de chaque campus. Le mien (Zi Jin Gang) est immense, c’est une cité. Les citoyens enfourchent chaque jour leur monture pour aller étudier, migrations pendulaires le matin, le midi et le soir, égaux dans leur quotidien.

L’université prend une dimension gargantuesque. Fourmilière, les étudiants peuvent survivre grâce aux nombreux supermarchés brevetés Zhejiang Supermarket, et au monolithe central du site : le restaurant universitaire, 3 étages correspondant à trois niveaux de qualité de repas.

Les chemins sont des routes, les dortoirs, des immeubles, la bibliothèque, un siège d’entreprise … Les stades deviennent les arènes où vibrent 40 000 étudiants, les gymnases, des centres de formation de niveau internationale. La moindre infrastructure se soucie de donner à tous le moyen de s’épanouir ; tous, vraiment tous.

Je vois d’ici le sourire en coin des étudiants chinois, en France, même au sein de grandes universités, qui ne peuvent se sentir perdu.