First training

Premier entrainement

J’avais rendez-vous à 10h à l’appart de Tyler pour qu’il m’emmène au premier training de rugby. Je rencontre en sortant du bus un gars avec le maillot des Harlequins de Hangzhou. Brian me dit qu’il faut marcher au moins un quart d’heure. Nous voyons sur le chemin un groupe de danseuses, de part et d’autres de la voie destinée aux vélos. Des passants s’intègrent et suivent la chorégraphie. Elle est menée par les coiffeuses du salon de coiffure d’en face. Sauf que je ne vois ici aucune incitation commerciale. L’idée que cette danse se fait spontanément me plait beaucoup. Pour saluer la matinée, les coiffeuses et coiffeurs offrent une danse au monde.

Avec le gallois de 23 ans, nous nous joignons à la troupe, hilares de pouvoir participer à quelque chose d’aussi spontané, d’aussi drôle, d’aussi différent. Nous sommes heureux de pouvoir témoigner des regroupements collectifs chinois.

Nous avons un autre témoignage, cinq minutes après de cet engouement ; lorsque nous voyons l’entrainement militaire des étudiants de premières années. Autour du terrain de rugby pendant que nous nous entrainons, ils paradent, s’entrainent, répètent les ordres.

Ces manifestations de groupe sont à mes yeux un parfait exemple de l’esprit du peuple chinois, l’esprit du collectif que chacun manifeste, que ce soit ordonné par l’armée, ou spontané sous le feu des regroupements étudiants ou des exercices de gymnastique et de danse dans les jardins publics. Nous aurons surement l’occasion de plus en parler.

Cet entrainement a réveillé la folie. La folie pure du rugby. Un entrainement à courir comme un cinglé, courir pour le jeu, courir pour s’envoler. Au bout de cette ligne d’essai, il y a tout ce que je peux accomplir, il y a ce bonheur de réussir, cette exaltation d’arriver au bout. Ici en Chine, je cours, je cours, je ne sais pas encore où mais je me donne. Tout mon corps, mon être est concentré vers cette ligne.

A fond, jusqu’au bout.